Au veuvage intégral

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Voici le premier article d’une série, écrite sur le veuvage par Vincent DEPECKER (19 ans,  Hazebrouck, 1ère région), un jeune amateur talentueux…

INTRODUCTION

Qui n’a pas aujourd’hui entendu parler du veuvage ?
Cette méthode de jeu révolutionnaire qui date des années 1930-40 était autrefois jalousement gardée, réservée aux initiés. Elle a fait la renommée de nombreux amateurs de l’époque qui la pratiquaient aux dépends des joueurs “au naturel”. A l’heure actuelle savoir comment pratiquer le veuvage est à la portée de tout le monde et certains en reviennent au naturel pour ne plus “sacrifier” leurs bonnes femelles ou pour ne pas laisser 50% de hasard dans la descendance de leur colonie.

 – Pour pouvoir profiter des avantages du veuvage sans pour autant hypothéquer les qualités au voyage de ses femelles, quelques amateurs français pratiquent depuis une quinzaines d’années le “veuvage intégral”. Ce dernier permet de jouer males et femelle du même couple au veuf et, par la même occasion de doubler son nombre de pigeons à jouer sans pour autant agrandir son pigeonnier. Le veuvage intégral est particulièrement intéressant pour les jeunes amateurs qui se doivent de trier rapidement leurs pigeons et de sélectionner autant les males que les femelles. La méthode semble porter ses fruits puisque bon nombre d’hollandais et de belges se prête au jeu. Aussi, si la nation mère de la colombophilie a adopté cette technique, c’est qu’elle a du bon, explications…

UNE FACON DE JOUER BIEN PARTICULIERE

Le veuvage intégral a pour particularité de permettre d’enloger males et femelles sur le même concours, le même week-end sans pour autant démotiver les pigeons qui sont maintenus au veuf durant toute la semaine.

 – En vitesse, les pigeons iront ensemble sur les mêmes concours chaque semaine, le premier rentré ( et ce n’est pas toujours le male ! ) attendra l’autre bien sagement. Il est vrai que des vieux veufs, habitués au veuvage classique mettront quelques concours à s’habituer à cette nouvelle technique et seront peut être déçus de ne pas trouver leur dulcinée qui les attend au retour. Il est alors utile de disposer de quelques femelles ( et males ) tardif(ve)s qui ne participeront pas au concours et qui amuseront les premier(e)s arrivé(e)s. De plus ces tardif(ve)s pourront remplacer un male ou une femelle qui s’est perdu(e) pour motiver le membre du couple restant pour les concours à venir. Les yearlings apprendront que lorsqu’ils(elles) rentrent il faut attendre un peu pour pouvoir voir sa(son) compagne(on), ils(elles) s’y habitueront très vite et le repos pris pendant 5 minutes à leur rentrée à attendre ne sera que plus bénéfique pour leur récupération.

 – En demi fond le veuvage intégral doit permettre à une petite colonie de jouer toute la saison et tous les concours sans pour autant casser ses pigeons en les jouant trop. Il est en effet facile après un début de saison en vitesse pratiqué selon la méthode du veuvage intégral (pour lancer l’équipe) de jouer males et femelles de façon separée toutes les semaines ( une semaine on joue les males et l’autre les femelles ). Ainsi tous les deux semaines le pigeon participe à un concours de demi fond (300 à 500 kms) et la motivation de chacun des membres du couple reste affutée toute la saison puisqu’ils se voient toutes les semaines mais que chacun voyage à son tour. La situation varie ainsi chaque semaine pour chacun des membres du couple ce qui évite au pigeon de tomber dans une routine démotivante.

 – En fond et grand fond le veuvage intégral permet de préparer dans un même compartiment des pigeons destinés à des concours différents. Si l’on joue des males sur Tulles pour les préparer à Barcelone 3 semaines plus tard rien n’empêche entre deux de jouer ses femelles sur Pau par exemple ou Nîmes. Le seul impératif a respecter vient du fait que le membre manquant du couple doit être rentré pour l’enlogement de l’autre membre du couple, il convient donc de se laisser une marge de sécurité dans les dates de rentrées de ces concours, qui ne sont pas de tout repos pour nos voiliers.

DES INSTALLATIONS PAS SI COMPLIQUEES

Cliquez sur le schéma pour l’agrandir

Bon nombre de colombophiles pensent que le veuvage intégral demande des installations bien spécifiques, en fait il convient de posséder un colombier de veuvage “classique”, où seront joué les males et un autre compartiment attenant ou non à celui des males pour y loger les femelles.

 – Dans le meilleur des cas vous possédez un pigeonnier de veuvage “classique” avec au dos un compartiment pour les femelles. Vous pouvez alors pratiquer la technique du colombier tournant (voir schéma), elle demande beaucoup de soins mais elle se revèle très efficace dès le début des concours. Dans le système du colombier tournant on fait voler les femelles qui séjournent derrière le colombier des males en premier. Pendant ce temps les mâles passent par une petite trappe dans le pigeonnier des femelles (que l’on a pris soin de refermer ). Les femelles peuvent alors rentrer dans le colombier “vide” des mâles ou elles sont nourries. On peut alors lâcher les males. Pendant ce temps on repousse les femelles dans leur compartiment et les males peuvent rentrer “chez eux” pour manger. Toute la colonie à ainsi effectué sa volée. Lors des concours aucun problème, tout le monde rentre par le même spoutnik, celui des males, où ils ont été habitué à rentrer pendant la semaine.

DES INSTALLATIONS PAS SI COMPLIQUEES (suite)

Ces dames doivent requérir toute notre attention

notamment la manière de les nourrir qui est déterminante pour les résultats

Pour les amateurs qui ne possédent pas de compartiments accolés, la méthode demande un peu plus de patience, mais nécessite moins de temps pour effectuer les volées quotidiennes. En fait dans ce cas de figure les males font leur volée comme des veufs et rentrent dans leur propre pigeonnier. Les femelles quant à elles volent à partir de leur compartiment et rentrent dans celui-ci tels des veufs. Chaque membre du couple rentre donc dans des compartiments différents la semaine.
Il convient alors de laisser au pigeon ( et particulièrement aux femelles ) le temps de comprendre qu’il doit rentrer dans le compartiment des males lors des concours.
En général au bout de 2, 3 semaines tout est assimilé et les femelles savent bien qu’elles doivent rentrer dans un compartiment la semaine et dans un autre lors des concours. Une parade consiste en fait à simuler par des entrainements (avant la saison ) des concours et ainsi gagner le temps d’adaptaption nécessaire au départ.

 – Du luxe pour ces dames ?
Si le compartiment des males est tout ce qu’il y a de plus classique dans sa conception, celui des femelles doit lui être étudié de plus près. Ces dames ont en effet une facheuse tendance à s’accoupler entre elles et il convient d’empêcher qu’elles assouvissent leur désir.
En effet une des clé du veuvage intégral est d’arriver à garder l’ardeur sexuelle des femelles et cela ne va sans les empêcher de s’accoupler entre elles.
L’aménagement du compartiment des femelles va beaucoup vous aider dans votre tâche. Tout d’abord y banir la paille et les casiers, ils insitent les accouplements hors nature. Après, dans la mesure du possible, il est préférable d’installer un caillebotis, il empêche les accouplements au sol et toute ponte sera perdue et donc non couvée. On installera des perchoirs de types hirondelles renversées, trop petits pour permettre à deux femelles de s’y poser. Ensuite il faudra veiller à assurer, à l’aide d’un rideau, une pénombre relative, elle aidera à calmer vos femelles.
Enfin le point le plus important sera sans aucun doute la manière de nourrir, la parcimonie et de mise, elle aidera à contenir les ardeurs pendant la semaine et à faire remonter celles-ci avant les enlogements. Les résultats avec les femelles dépendent essentiellement de la façon dont on les nourriera, pensez-y.

LA METHODE

La motivation doit être maintenue pendant toute la saison

Après un accouplement de début de saison dans le compartiment des males pour le moins classique et l’élevage d’un ou de deux jeunes, on permet encore au couple un deuxième accouplement et une nouvelle ponte. Des entrainement seront donnés aux pigeons pendant l’élevage des jeunes.

 – Cette 2ème couvaison de 6-7 jours, on enlève les femelles et les placent dans leur colombier. Les males couveront jusqu’à abandon. On retire alors les oeufs et la paille et l’on retourne le plateau. Avant chaque enlogement on retourne le plateau et on permet au male de chasser à nid. On introduit alors la femelle et on laisse les deux amis fricoter un peu. On enloge alors les deux membres qui s’en trouvent surmotiver. Reste à attendre que nos compères rentrent et de recompenser le premier arrivé des deux par un(e) tardif(ve) en attendant que son ami(e) arrive. Pour maintenir la motivation pendant toute la saison, on utilise des variantes assez proches de celles employées dans le veuvage “classique”.

CONCLUSION

Le veuvage intégral semble être une bonne méthode pour trier rapidement une colonie.
Elle constitue aussi un bon moyen de jouer avec plus de pigeons sans pour autant augmenter la taille de sa colonie, ce qui s’avère être un avantage certain pour les joueurs de fond et de demi-fond notamment.

– Toutefois cette façon de faire requiert quelques prérequis. Il convient de savoir observer les pigeons et plus particulièrement l’état d’excitation des femelles, de savoir nourrir en conséquence et de connaitre un peu les rudiments du veuvage classique pour pouvoir motiver ses pigeons tout le long d’une saison. C’est ce que nous verrons dans un prochain reportage.

Pour toute information, contacter Vincent depecker – 11 rue de faversham – 59190 Hazebrouck ou

vincent.depecker@wanadoo.fr

Les petites différences, qui font la différence.. – Eviter que les pigeons se voient pendant la semaine – Savoir tenir ses femelles excitées toute la saison pour motiver le male mais aussi pour motiver la femelle à rentrer plus vite – Ne pas hésiter à jouer plus souvent les femelles, qui recupèrent plus vite – Ne pas regarder pour redescendre quelque fois les pigeons sur des distances moins grandes que le dernier concours. – Savoir empecher les femelles de s’accoupler entre elles pendant la semaine, l’orge vous aidera beaucoup dans cette démarche